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Automédication : tout ce qu’il faut savoir

Beaucoup de gens pratiquent l’automédication, sur eux et sur leur famille. Évidemment, personne ne pense qu’une telle pratique peut avoir de graves conséquences. Au contraire, ceux qui choisissent de se soigner seul dans certains cas pensent bien faire. Cernons ce sujet aujourd’hui. Qu’appelle-t-on automédication ? Est-ce une bonne idée de prendre ainsi des médicaments sans avis médical ? Quelles en sont les éventuelles conséquences ? Focus.

Qu’est-ce que l’automédication ?

On appelle automédication le fait d’administrer des médicaments ou des techniques de soin sans avis médical. Cette pratique concerne surtout les petits symptômes courants comme la fièvre, les maux de gorge, les problèmes digestifs, les petits bobos du quotidien, etc.

Une étude a été réalisée sur les maux courants contre lesquels beaucoup de gens ont le réflexe de se soigner seul. Il s’avère alors que 48% des cas d’automédication concernent les maux de gorge. 46% touchent la poussée de fièvre et les problèmes digestifs, plus précisément les diarrhées. Les maux de ventre et les petites brulures traités par automédication sont estimés à 44% des cas sondés. Et enfin, 37% des gens enquêtés ont déclaré s’être déjà soigné eux-mêmes pour des douleurs digestives.

Il existe trois sortes d’automédication :

  • L’automédication primaire qui consiste à soigner des symptômes sans aucun avis médical avec des médicaments sans ordonnance.
  • L’automédication secondaire qui consiste à soigner des symptômes qui ont déjà été diagnostiqués par un médecin auparavant. Le patient reprend donc les mêmes médicaments, en tenant compte de l’ancienne ordonnance. Le médecin peut envisager cette sorte d’automédication dans le cas de crises qui surviennent régulièrement.
  • L’automédication tertiaire qui consiste aux personnes ayant une maladie chronique de s’administrer leurs médicaments eux-mêmes. Évidemment, un contrôle est prévu régulièrement. Les personnes diabétiques pratiquent par exemple l’automédication tertiaire, avec l’accord de leur médecin. C’est aussi le cas des personnes qui prennent tous les jours des comprimés de contraception.

Notons que le terme automédication est couramment utilisé essentiellement pour désigner l’automédication primaire. En tout cas, cette pratique est très courante partout dans le monde. 59% des patients confirment par exemple qu’ils ont de temps en temps recours à des médicaments sans ordonnance. 37% ont leur propre boîte à pharmacie dans laquelle ils prennent régulièrement des médicaments pour soigner les petits maux courants. 26% se procurent les médicaments sans ordonnance en pharmacie et 29% demandent l’avis du pharmacien avant de se soigner, même avec des médicaments délivrés sans ordonnance.

Est-ce que l’automédication est une bonne idée ?

Tout le monde sait que l’automédication n’est pas sans risque. Nous savons tous que certains médicaments ne doivent pas être administrés ensemble et que des symptômes plus ou moins proches ne sont pas forcément causés par le même problème. Donc, les risques sont là et ceux qui pratiquent l’automédication en sont conscients.

D’ailleurs, les personnes auxquelles il arrive de se soigner seul prennent quelques précautions. La majeure partie prend le temps de lire la notice pour s’assurer que c’est bien le médicament recommandé pour leur cas. Plus de la moitié des personnes enquêtées déclarent n’avoir dans leur pharmacie que des médicaments dont ils maîtrisent l’utilisation. Et 34% note la pathologie concernée sur la boîte de médicaments quand ceux-ci sont utilisés pour la première fois, sous prescription médicale.

Mais malgré ces précautions, il ne faut jamais oublier que l’automédication présente des risques plus ou moins élevés, exposant les personnes concernées à des conséquences parfois dramatiques.

 

Quels sont les réels dangers de l’automédication ?

Beaucoup de gens sont sceptiques concernant les dangers de l’automédication, même pour des médicaments couramment utilisés, mais on peut parfaitement s’appuyer sur des faits réels. Il s’avère par exemple que 4% des cas d’hospitalisation en France sont causés par un médicament mal utilisé. Les personnes vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées sont alors les plus touchées.

Les risques sont en premier lieu dus aux médicaments eux-mêmes c’est-à-dire que le patient peut ne pas bien les connaître. Il peut notamment faire l’impasse sur la date de péremption en utilisant un médicament rangé dans sa boîte à pharmacie depuis longtemps. Il peut également ignorer les différents composants des médicaments pris alors que certains composants peuvent provoquer des réactions inattendues en fonction des symptômes.

En plus de cette méconnaissance du médicament, les interactions sont un autre risque grave. Certains patients peuvent prendre deux médicaments différents s’il y a deux symptômes. Mais ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour savoir si les différents composants peuvent se mélanger. Des effets secondaires inattendus peuvent alors apparaître, sans parler des allergies médicamenteuses et d’autres conséquences plus graves.

On peut également citer les erreurs de posologie qui entraînent une overdose. Celle-ci peut passer inaperçue si la dose normale d’un médicament comme le paracétamol n’a pas été trop dépassée. Mais quel que soit le produit ingéré, une overdose est toujours risquée.

Et le pire, c’est que l’automédication complique le travail du personnel médical si jamais le patient se rend par la suite à l’hôpital. Il peut y avoir en premier lieu un retard de diagnostic parce que les médicaments pris sans avis médical masquent certains symptômes. En cas d’analyses biologiques, l’interprétation des résultats peut être faussée. Et peu de gens le savent, mais la prise de médicaments non appropriés pour le cas qui se présente peut entraîner l’apparition d’autres maladies, parfois plus graves.

Automédication sans danger : s’informer, comprendre et faire attention

Les avantages de l’automédication existent bel et bien à commencer par le désengorgement des urgences et des centres médicaux. Les équipes médicales ne s’en sortiraient en effet plus si toutes les personnes ayant un peu de fièvre ou un rhume se rendaient aux urgences. C’est également un avantage incontestable au niveau de la dette publique. La prise en charge médicale signifie prise en charge de la Sécurité Sociale alors que les médicaments non prescrits sont à la charge du patient.

D’autre part, cette pratique permet de responsabiliser les gens parce qu’ils s’informent forcément sur les propriétés des médicaments qu’ils ont chez eux. D’ailleurs, le nombre de médicaments vendus sans ordonnance ont augmenté en France depuis l’été 2008, ce qui permet à tout un chacun de bien s’occuper de soi et de sa famille quand il y a de petits soucis qu’on peut régler à la maison. Évidemment, il est ici question de médicaments sans ordonnance dont les risques d’effets secondaires et de réactions allergiques sont minimes voire inexistantes quand les doses mentionnées sur la notice sont respectées.

Notons toutefois que l’automédication pratiquée de manière ponctuelle est sans danger alors que prendre des médicaments sans prescription médicale de manière prolongée est vivement déconseillé. Ainsi, si le médicament que l’on prend habituellement pour un mal de tête passager ne fonctionne pas au bout de quelques jours, il faut absolument consulter un médecin pour déceler la vraie raison de ce symptôme. C’est pareil pour la fièvre qui ne baisse pas au bout de 72h. Il y a peut-être une infection quelque part et une consultation médicale ou une analyse sanguine est nécessaire pour savoir précisément ce qui se passe.

L’automédication a quelques avantages, mais ce n’est pas une très bonne pratique sur le long terme. Alors que c’est efficace sur des problèmes de santé bénins et minimes, prendre des médicaments sans l’avis d’un médecin n’est pas tout le temps recommandé. D’ailleurs, une étude a été réalisée récemment sur des médicaments qu’on prend habituellement pour se soigner seul. Quelques uns d’entre eux augmenteraient les risques d’AVC. Plus d’infos sur ce sujet ici.

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